Réseau national

Les partenaires de terrain du CIPDR

Pour s’assurer de la cohérence des actions mises en œuvre dans le cadre de la stratégie nationale de prévention de la délinquance et de la radicalisation, le travail de prévention est mené autour des préfectures en partenariat avec les acteurs locaux, au premier rang desquels les collectivités territoriales et le tissu associatif.

C’est pourquoi en décembre 2016, le CIPDR a mis en place une Cellule nationale de coordination et d’appui à l’action territoriale de prévention de la radicalisation (CNCAAT) désormais appelée Pôle appui territorial (PAT) à la disposition des préfets de département, des collectivités et des réseaux d’opérateurs associatifs.

Le rôle des préfectures

Les préfectures sont pourvues de trois cellules opérationnelles complémentaires :

  • La cellule d’évaluation, dans le cadre des états majors de sécurité (EMS), chargée de l’évaluation et du suivi des situations de radicalisation en fonction de leur gravité (composée des services de sécurité et des référents de confiance nommés dans chaque administration).
  • La cellule de suivi cellule départementale  pour la prévention de la radicalisation et l’accompagnement des familles (CPRAF) , installée par la  circulaire  du  ministre  de  l’Intérieur du 29 avril 2014 .  Pluridisciplinaire et déployée dans chaque département, elle prend en charge les personnes radicalisées ou en voie de radicalisation et leur famille en utilisant les dispositifs de droit commun et les structures financées par le FIPD. Elle a pour mission d’apporter soutien et assistance à la personne radicalisée et à sa famille, pour permettre le cas échéant à la personne radicalisée de se désengager et se réintégrer, selon les valeurs de la République.
  • La  cellule départementale de lutte contre l’islamisme et le repli communautaire CLIR” créée par une circulaire  datant du 27 novembre 2019. Ces cellules veillent à effectuer des diagnostics d’état de radicalisation des réseaux signalés, à les centraliser, à engager des contrôles et à suivre les infractions constatées.

Le préfet de département joue un rôle pivot d’évaluation et de suivi en réunissant une cellule spécialisée. A partir des signalements qu’il réceptionne (provenant du CNAPR et des services de renseignements locaux) il participe à l’évaluation du profil du signalé qui sera traité en fonction du danger qu’il représente. Le préfet enclenche le suivi de l’individu dit “en bas de spectre” (dont la radicalisation ne semble pas indiquer de passage imminent à l’acte violent) suivant une approche interministérielle et partenariale de la prévention, en coopération avec des professionnels et des associations. Si l’individu présente un risque pour lui même ou la société, le préfet est avisé d’en avertir le procureur de la République.

 

Les référents radicalisation

En vue de faciliter la coordination entre les acteurs de terrain, les préfectures peuvent désigner un coordonnateur départemental de prévention de la radicalisation. Chargé de l’organisation et de l’harmonisation des actions menées, il procède à un diagnostic local préalable, joue un rôle d’interface et facilite le travail de la cellule de suivi et des acteurs locaux.

Le CIPDR met à disposition des référents une plateforme sécurisée qui donne accès à :

  • des documents relatifs au FIPD, à la prévention de la délinquance (dialogue de gestion, ISCG, liste des référents prévention…), à la prévention de la radicalisation (liste des référents radicalisation, modèles de convention, documents divers liés à la CPRAF et à la programmation des actions…) et au contrôle interne financier.
  • des informations sur les initiatives soutenues au niveau national en matière de prévention de la délinquance et de la radicalisation (bonnes pratiques et retours d’expérience)
  • une revue de presse et un calendrier des événements liés aux activités du CIPDR (sessions de formation, conférences…)
  • un forum de discussion pour tout questionnement et échanges entre référents et le CIPDR

 

Carte interactive des acteurs de la prévention:

 

Les collectivités territoriales

Les collectivités locales sont également mobilisées dans le cadre du dispositif de prévention de la radicalisation. En particulier, le rôle des conseils départementaux au titre de leur domaine de compétences en matière de protection de l’enfance est primordial. L’implication des communes et des associations d’élus est aussi importante. Les maires permettent ainsi l’articulation entre les associations locales et les collectivités territoriales.

Les grands réseaux de droit commun

La prise en charge des personnes radicalisées est assurée par des professionnels de la prévention reconnus issus du service public et les grands réseaux associatifs.

Implication des services de l’État

Les services de l’État participent activement au dispositif de prévention de la radicalisation en tant que membres de la cellule de suivi ou partenaires pour l’accompagnement et la prise en charge des jeunes et des familles. L’Éducation nationale mobilise ses directions des services départementaux, inspecteurs d’académie et recteurs. Dans chaque département, l’Éducation nationale a mis en place des référents radicalisation. L’ administration judiciaire associe parquets et procureur au dispositif. Le service de la Protection judiciaire de la jeunesse est également associé via les référents laïcité de chaque direction régionale. Les services pénitentiaires d’insertion et de probation ou les représentants d’établissement pénitentiaire participent également aux travaux des cellules.

Participation des réseaux professionnels publics

D’autres services de l’État participent également aux cellules de suivi. Citons les services de renseignement, Pôle Emploi, les missions locales , les directions départementales de la Cohésion sociale, les agences régionales de santé qui disposent toutes d’un référent radicalisation. L’implication du milieu médical se met également en place avec la constitution d’un réseau de psychiatres et de psychologues volontaires. Au titre du soutien à la parentalité, les caisses d’allocation familiales (CAF) jouent également un rôle déterminant.

Dans le cadre de l’objectif national de renforcement de la présence éducative sur Internet, les CAF poursuivent des actions visant au bon usage des techniques de communication en mobilisant les partenariats. Les Réseaux d’Écoute, d’Appui et d’Accompagnement des Parents (REAAP) proposent par exemple aux parents des conseils et des outils pour mieux utiliser les réseaux sociaux, prévenir la radicalisation et restaurer les liens familiaux. Les Contrats Locaux d’Accompagnement Scolaire (CLAS), les centres sociaux et les espaces de rencontres et de médiations familiales soutiennent également les familles touchées par une radicalisation.

Les associations

Partout sur le territoire, les grands réseaux associatifs se sont mobilisés en faveur de la prévention de la radicalisation du fait de leur proximité et connaissance du terrain.

Les 105 Maisons Des Adolescents (MDA) accueillent des jeunes de 11 à 25 ans et leur famille pour les écouter, les informer et les orienter, proposant une prise en charge médicale et psychologique et l’accompagnement éducatif, social et juridique (80 000 adolescents sont accompagnés chaque année par les MDA). Selon Julie Rolling, pédopsychiatre du réseau Virage de la Maison des adolescents de Strasbourg, psychopathologie individuelle et dynamique familiale seraient souvent à l’origine de la radicalisation. La prise en charge s’appuie sur un suivi individuel de l’adolescent, le but recherché étant de revaloriser l’adolescent ou de renouer des liens familiaux.

Les Écoles des Parents et des Éducateurs (FNEPE), accompagnent les parents dans leurs difficultés d’éducation, notamment dans la prévention de la radicalisation grâce à un accueil anonyme et une approche bienveillante dans les écoles. Daniel Marcelli, président d’honneur de la FNEPE  et pédopsychiatre sait décrypter les processus psychologiques à l’œuvre dans le processus de radicalisation, les premiers signes de radicalisation des jeunes. Afin de sensibiliser et de prévenir ce phénomène de radicalisation, plusieurs types d’actions sont proposés : ateliers d’éducation aux images, groupes de parole, entretiens individuels aussi bien avec des éducateurs que des psychologues ou des psychiatres. Alexandra Christides, directrice de la FNEPE, décrit ici le travail mené par l’association auprès des familles.

Les acteurs de la prévention spécialisée, enfin, sont un partenaire essentiel. Ils utilisent de nombreux outils, individuels et collectifs, pour lutter avec les familles contre le décrochage scolaire et la marginalisation des jeunes vulnérables. Le Comité national de liaison des acteurs de la prévention spécialisée (CNLAPS) association d’associations et de services publics est le seul réseau national représentatif des acteurs mettant en œuvre la prévention spécialisée et compte 131 adhérents, soit plus de la moitié des acteurs gestionnaires de la prévention spécialisée. Dès 2016, la prévention spécialisée s’est mise au service de la prévention de la radicalisation. Anne-Marie Fauvet, directrice du CNLAPS  explique au SG CIPDR le fonctionnement et les actions de ce réseau dans une vidéo en ligne. 

Les Points d’Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) interviennent en renfort des dispositifs d’accueil et d’accompagnement pour écouter et soutenir des mineurs et jeunes majeurs âgés des 16 à 25 ans en détresse liée à des difficultés sociales, psychologiques, éducatives, familiales, scolaires ou professionnelles.

L’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF), qui regroupe les associations familiales présentes en France, est pleinement mobilisée dans la prévention de la radicalisation. Elle met en place de nombreuses actions locales, autour de l’usage d’internet et des réseaux sociaux.