Former et sensibiliser

La formation et la sensibilisation : les préalables indispensables

La prévention de la radicalisation est l’affaire de tous. C’est pourquoi la formation des acteurs intervenant dans la prévention de la radicalisation et la production d’outils intellectuels pour le grand public indispensables à l’appréhension du phénomène se sont développés au cours des dernières années. Le nouveau Plan national de prévention de la radicalisation (PNPR) consacre pas moins de 25 mesures à ces deux enjeux .

L’action du SG-CIPDR pour la formation des agents publics et des acteurs de terrain.

Le SG-CIPDR s’implique activement dans cette démarche depuis 2014. Il organise ainsi des sessions de formation qui s’adressent à tous les praticiens de terrain potentiellement confrontés à la radicalisation. Ces sessions sont élaborées, consolidées et adaptées aux demandes du public et à l’évolution de la menace. Elles permettent d’appréhender la notion même de radicalisation et la réponse publique qui y est apportée. Elles sont animées par des intervenants qualifiés : sociologues, politologues, juristes, administratifs… . Et les participants proviennent de champs professionnels différents :  services de l’État (Préfectures, Police nationale, Gendarmerie nationale, Éducation nationale, Justice … );  associations;  collectivités territoriales (conseils départementaux, communes). En complément de ces sessions, plusieurs formations spécifiques sont organisées en lien avec le CIPDR par des ministères, associations ou entreprises…. Les préfectures  organisent également au plan local des séminaires de sensibilisation à destination d’acteurs variés. Enfin, des sensibilisations, formations ou séminaires sont mises en place sur la radicalisation par d’autres organismes ((Institut national des hautes études sur la sécurité et la justice (INHESJ), École supérieure de l’éducation nationale (ESEN), École nationale supérieure de la Police, Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), Ville de Paris, Fédération Française de Football….).

Depuis 2014, ce sont ainsi plus 30 000 agents publics qui ont reçu une formation appropriée autour de la problématique de la radicalisation et des moyens mis en œuvre par l’État pour y répondre, dont près de 15 000 au niveau territorial.

Mais il faut continuer et aller encore plus loin, notamment former davantage les élus , les agents territoriaux :  la mesure 22 du PNPR  initie un cadre de formation, à décliner au niveau territorial, en vue d’intensifier les actions de formation des agents territoriaux, en liaison avec le CNFPT, le Conseil national de la formation des élus locaux et les organismes agréés. Une première session de formation destinée spécifiquement aux élus sera organisée par le SG CIPDR le 8 février 2019. A terme ce cadre aura pour objectif de construire un contenu commun, déclinable et adaptable au niveau local, et de structurer un réseau de formateurs de formateurs. La mesure 23 vise quant à elle les acteurs du monde du sport ( cadres techniques des fédérations sportives, directeurs des sports des municipalités…); les mesures 27 et 28, les acteurs du monde de l’entreprise (fédérations professionnelles, réseaux consulaires , directions régionales des entreprises …. ); la mesure 31, les personnels des structures d’enseignement supérieur et de la recherche.

De plus, l’offre de formation du SG-CIPDR s’enrichit d’un volet “Prévention de la radicalisation dans le sport”, afin d’aider à la programmation territoriale d’ actions de sensibilisation de 2 ou 6 heures, en présentiel et en e-learning. Une formation à destination soit d’un public assez large (élus locaux, élus des fédérations et des associations sportives, acteurs du sport, agents de l’État..) soit à un public ciblé du monde du sport

Donner des outils à chaque citoyen pour se prémunir de la radicalisation.

La prévention c’est bien sûr d’abord l’École. Beaucoup est fait par la communauté éducative dans l’enseignement secondaire avec pour objectif la volonté de promouvoir l’éducation à la citoyenneté et les valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination.

En relayant  des messages et des informations s’opposant au récit djihadiste, le contre discours participe également à la  lutte contre le terrorisme et la radicalisation et est devenu ces dernières années  un outil incontournable. A l’instar du reste de la prévention, le contre-discours  mobiliser à la fois l’État ( Site : Stop Djihadisme)  et la société civile de tous horizons. Le FIPD géré par le SG-CIPDR soutient donc des plates-formes de militance citoyenne sur la toile, l’élaboration de jeux vidéos, la production de pièces de théâtre et de supports audio …

Tous les registres sont mobilisés : pédagogie, promotion des valeurs républicaines, du vivre-ensemble, éveil de l’esprit critique, lutte contre les contre théories du complot, déconstruction par l’humour et la dérision de l’idéologie djihadiste, mais aussi registre religieux.

La priorité du PNPR est ” l’amont de l’amont” de l’embrigadement djihadiste, à savoir l’éducation des plus jeunes . C’est pourquoi, les dix premières mesures du  PNPR investissent davantage dans l’école pour renforcer les défenses des élèves face à la radicalisation. Les mesures 11 à 18  visent la protection des citoyens sur internet, avec les retraits de contenus de haine et jihadistes, et l’encouragement au contre discours des acteurs de la société civile pour atteindre la fameuse « zone  grise » difficilement accessible par le contre-discours d’État.